Histoire d'Aramon Abbé Valla (1905)
Période
Celtique:
Le nom du village est lié, étymologiquement, à un culte religieux.. Deux, hypothèses:
-"Ara-montis" (les premières constructions se trouvaient sur une hauteur)
-"Aramon": nom d'une divinité locale qui aurait donné son nom au village (comme Nemau-aus à Nîmes, Avicantus au Vigan., . etc). Une inscription du 1° siècle rend plus probable cette hypothèse.
Période romaine (env. 100 av. J.-C., jusqu'au IV° s.)
Aramon se soumet aux romains vers 100 av. J.-C. (Ils construisent, le long du Rhône, "aux endroits les plus propices", des fortifications; des maisons nouvelles se "bâtissent autour de ces forteresses et ainsi des villes se forment: Beaucaire, Roquemaure, Aramon...). "Ses utriculaires lui assuraient des communications faciles avec la Provence.
Cette pierre funéraire, trouvée à Aramon, est encastrée dans la mur de l'église, à l'extérieur, du côté de la rue Pitot.

Aux dieux mânes d'Emilia Pomponia fusca, épouse de Lucius Gornianuaris, encore vivant; et à Lucius Cornianuaris Romanius, son patron, Emilius Lucius Cornianuaris.- (a élevé ce monument)."
"Les inscriptions funéraires et les tombeaux gallo-romains, trouvés en si grand nombre à Aramon, sont la preuve de l'importance que les romains donnèrent à notre ville"
"Riche par son sol qui produisait en abondance l'huile, le vin et les céréales; trouvant dans son fleuve un moyen (...) facile pour l'écoulement de ses produits; enfin allié de Rome plutôt que tributaire, gratifié du droit latin, se gouvernant par ses propres lois, Aramon vivait libre, respecté et heureux."
Période chrétienne (dès le IV° s.)
Le christianisme aurait pénétré dans Aramon aux commencements du IV° s. Mais Aramon étant bâti sur les bords du Rhône, une des grandes routes d'alors, il ne dut pas être épargné par les invasions des Vandales et des Visigoths (V° s.).
Période médiévale (V°-XV° s.)
La facilité qu'il y a de passer le Rhône sous les murs d'Aramon fait de ce village, pour ainsi dire, une des clés du Languedoc. Donc, aux temps de l'usurpation de la Provence par les empereurs d'Allemagne, Aramon était devenu une ville frontière. Par prudence, les rois acquirent la plus grande part de la seigneurie; il resta seulement une partie de la juridiction, qui passa aux cinq familles nobles du village: les coseigneurs (XVI-XVIII°s.)
La fin du XVI°siècle.: guerres religieuses, peste, famine
Cette époque fut désastreuse pour Aramon.
La guerre:
Les protestants sont chassés d'Aramon en 1562. En 1563, pour faire une diversion, les huguenots (avec 1000 soldats), cernent la ville. On peut voir aujourd'hui encore les traces de leurs balles et boulets sur le mur de l'ancienne clastre. En 1567, nouvelles hostilités et ultime défaite des protestants en 1568. Une garnison catholique de 60 soldats s'installe alors dans le village.
La peste:
Elle dura 6 mois, en 1588 et fut terrible, enlevant 206 personnes (sur 1500 habitants).
La famine:
Même sous l'administration de Sully (env.I589-1610), la gêne fut bien grande à Aramon. Ce n'est réellement que sous Louis. XIV (l643-I7I5) que le bien-être reparut.
XVII° siècle
La population s'accroissait sous Sully. Elle s'accrut bien davantage sous Colbert qui, donnant un vigoureux essor au commerce, fit d'Aramon un port non négligeable. Il fallut améliorer les routes aboutissant aux villages voisins pour permettre à leurs habitants d'apporter commodément leurs denrées. La peste revint en 1629: " la plus violente qu'on eût encore vue", dura 7 mois et "ravagea cruellement le pays".
XVIII° siècle.
Tout semble accabler le village: les Camisards, de terribles inondations (pendant trois ans), la misère (le blé manque), un hiver terrible qui tue les oliviers ("la plus riche récolte en ce temps-là"), des invasions de sauterelles. . .etc..
"C'étaient de tristes temps que ceux qui suivirent la Révolution. On ne mangeait guère que du pain de millet."
Le désordre s'accroit, inondations, cherté des vivres, manque de travail, les loups font des ravages, la Terreur commence.
Ainsi on peut trouver dans les archives départementales une lettre du marquis de Lemps, commandant de la province, datée de 1779:
"II m'a été porté des plaintes, Messieurs, contre les désordres de toute espèce qui régnent, depuis quelques temps, dans votre ville...J'apprends que tout ce qui regarde la police y est fort négligé, que les cabarets y sont ouverts à toutes les heures de la nuit et pendant les offices divins..."
I800-I830: Consulat, Empire, Restauration
Détente à partir de 1800, mais de nouvelles inondations catastrophiques. On ne voyait partout qu'excavations, ruines, monceaux de sable. Les Aramonais n'étaient pas "bonapartistes". L'élévation de Bonaparte à l' Empire leur ramène néanmoins le calme.
1830-1870: Louis-Philippe; III° République; Napoléon III
L'hiver de 1830 tue à nouveau les oliviers: la misère s'accroît. En 1840, une inondation très violente emporte plusieurs maisons et cause de grands dégâts.
En 1880, création du chemin de fer de Nîmes au Teil.
"(...)Aramon sortait de ses ruines et s'embellissait(...)lorsque survint la révolution du 24 février 1848, qui suspendit tout". Une certaine agitation précède la proclamation de l'Empire. Le malaise disparaît ensuite.
Juin-septembre 1854: lutte contre le choléra
1870-1900: "Derniers événements"
La gelée du 13 au 14 avril I876 détruit la plus grande partie des récoltes.
I878: "Les travaux, de construction du chemin de fer occasionnent un accroissement considérable de la population".
Mai 1883: nombreux, incendies.
1894: Le Conseil décide de donner des noms aux rues.
"Le mot de port a deux sens dans nos vieux écrits; il signifie tantôt l'endroit d'où se faisaient les expéditions par le Rhône; (...) et tantôt le monopole du transfert d'une rive à l'autre; ce qu'on appelle bac aujourd'hui."
"Le port d'Aramon prospéra si "bien, que l'on y établit une succursale de la "compagnie de navigation du Rhône"; (,..)le port est resté en activité jusqu'à la construction de nos grandes routes et des chemins de fer, qui ont alors attiré à eux tout le commerce."
Formation urbaine: "(,..)les deux faubourgs de Saint Jean et des Bourgades ne se sont formés, l'un et l'autre, qu'au XVII°siècle, époque où bien des gens, originaires des villages voisins, vinrent se fixer à Aramon, attirés par le commerce considérable qui s'y faisait."
Vestiges de Vertiges ou l'Instinct de Conservation Aramon" Anne-Marie LLanta 1985
Le nom du village est lié, étymologiquement, à un culte religieux.. Deux, hypothèses:
-"Ara-montis" (les premières constructions se trouvaient sur une hauteur)
-"Aramon": nom d'une divinité locale qui aurait donné son nom au village (comme Nemau-aus à Nîmes, Avicantus au Vigan., . etc). Une inscription du 1° siècle rend plus probable cette hypothèse.
Période romaine (env. 100 av. J.-C., jusqu'au IV° s.)
Aramon se soumet aux romains vers 100 av. J.-C. (Ils construisent, le long du Rhône, "aux endroits les plus propices", des fortifications; des maisons nouvelles se "bâtissent autour de ces forteresses et ainsi des villes se forment: Beaucaire, Roquemaure, Aramon...). "Ses utriculaires lui assuraient des communications faciles avec la Provence.
Cette pierre funéraire, trouvée à Aramon, est encastrée dans la mur de l'église, à l'extérieur, du côté de la rue Pitot.

Aux dieux mânes d'Emilia Pomponia fusca, épouse de Lucius Gornianuaris, encore vivant; et à Lucius Cornianuaris Romanius, son patron, Emilius Lucius Cornianuaris.- (a élevé ce monument)."
"Les inscriptions funéraires et les tombeaux gallo-romains, trouvés en si grand nombre à Aramon, sont la preuve de l'importance que les romains donnèrent à notre ville"
"Riche par son sol qui produisait en abondance l'huile, le vin et les céréales; trouvant dans son fleuve un moyen (...) facile pour l'écoulement de ses produits; enfin allié de Rome plutôt que tributaire, gratifié du droit latin, se gouvernant par ses propres lois, Aramon vivait libre, respecté et heureux."
Période chrétienne (dès le IV° s.)
Le christianisme aurait pénétré dans Aramon aux commencements du IV° s. Mais Aramon étant bâti sur les bords du Rhône, une des grandes routes d'alors, il ne dut pas être épargné par les invasions des Vandales et des Visigoths (V° s.).
Période médiévale (V°-XV° s.)
La facilité qu'il y a de passer le Rhône sous les murs d'Aramon fait de ce village, pour ainsi dire, une des clés du Languedoc. Donc, aux temps de l'usurpation de la Provence par les empereurs d'Allemagne, Aramon était devenu une ville frontière. Par prudence, les rois acquirent la plus grande part de la seigneurie; il resta seulement une partie de la juridiction, qui passa aux cinq familles nobles du village: les coseigneurs (XVI-XVIII°s.)
La fin du XVI°siècle.: guerres religieuses, peste, famine
Cette époque fut désastreuse pour Aramon.

La guerre:
Les protestants sont chassés d'Aramon en 1562. En 1563, pour faire une diversion, les huguenots (avec 1000 soldats), cernent la ville. On peut voir aujourd'hui encore les traces de leurs balles et boulets sur le mur de l'ancienne clastre. En 1567, nouvelles hostilités et ultime défaite des protestants en 1568. Une garnison catholique de 60 soldats s'installe alors dans le village.
La peste:
Elle dura 6 mois, en 1588 et fut terrible, enlevant 206 personnes (sur 1500 habitants).
La famine:
Même sous l'administration de Sully (env.I589-1610), la gêne fut bien grande à Aramon. Ce n'est réellement que sous Louis. XIV (l643-I7I5) que le bien-être reparut.
XVII° siècle
La population s'accroissait sous Sully. Elle s'accrut bien davantage sous Colbert qui, donnant un vigoureux essor au commerce, fit d'Aramon un port non négligeable. Il fallut améliorer les routes aboutissant aux villages voisins pour permettre à leurs habitants d'apporter commodément leurs denrées. La peste revint en 1629: " la plus violente qu'on eût encore vue", dura 7 mois et "ravagea cruellement le pays".
XVIII° siècle.
Tout semble accabler le village: les Camisards, de terribles inondations (pendant trois ans), la misère (le blé manque), un hiver terrible qui tue les oliviers ("la plus riche récolte en ce temps-là"), des invasions de sauterelles. . .etc..
"C'étaient de tristes temps que ceux qui suivirent la Révolution. On ne mangeait guère que du pain de millet."
Le désordre s'accroit, inondations, cherté des vivres, manque de travail, les loups font des ravages, la Terreur commence.
Ainsi on peut trouver dans les archives départementales une lettre du marquis de Lemps, commandant de la province, datée de 1779:
"II m'a été porté des plaintes, Messieurs, contre les désordres de toute espèce qui régnent, depuis quelques temps, dans votre ville...J'apprends que tout ce qui regarde la police y est fort négligé, que les cabarets y sont ouverts à toutes les heures de la nuit et pendant les offices divins..."
I800-I830: Consulat, Empire, Restauration
Détente à partir de 1800, mais de nouvelles inondations catastrophiques. On ne voyait partout qu'excavations, ruines, monceaux de sable. Les Aramonais n'étaient pas "bonapartistes". L'élévation de Bonaparte à l' Empire leur ramène néanmoins le calme.
1830-1870: Louis-Philippe; III° République; Napoléon III
L'hiver de 1830 tue à nouveau les oliviers: la misère s'accroît. En 1840, une inondation très violente emporte plusieurs maisons et cause de grands dégâts.
En 1880, création du chemin de fer de Nîmes au Teil.
"(...)Aramon sortait de ses ruines et s'embellissait(...)lorsque survint la révolution du 24 février 1848, qui suspendit tout". Une certaine agitation précède la proclamation de l'Empire. Le malaise disparaît ensuite.
Juin-septembre 1854: lutte contre le choléra
1870-1900: "Derniers événements"
La gelée du 13 au 14 avril I876 détruit la plus grande partie des récoltes.
I878: "Les travaux, de construction du chemin de fer occasionnent un accroissement considérable de la population".
Mai 1883: nombreux, incendies.
1894: Le Conseil décide de donner des noms aux rues.

"Le mot de port a deux sens dans nos vieux écrits; il signifie tantôt l'endroit d'où se faisaient les expéditions par le Rhône; (...) et tantôt le monopole du transfert d'une rive à l'autre; ce qu'on appelle bac aujourd'hui."
"Le port d'Aramon prospéra si "bien, que l'on y établit une succursale de la "compagnie de navigation du Rhône"; (,..)le port est resté en activité jusqu'à la construction de nos grandes routes et des chemins de fer, qui ont alors attiré à eux tout le commerce."
Formation urbaine: "(,..)les deux faubourgs de Saint Jean et des Bourgades ne se sont formés, l'un et l'autre, qu'au XVII°siècle, époque où bien des gens, originaires des villages voisins, vinrent se fixer à Aramon, attirés par le commerce considérable qui s'y faisait."
Vestiges de Vertiges ou l'Instinct de Conservation Aramon" Anne-Marie LLanta 1985